Une amap, plus qu'un panier ...... Ci-dessous une lettre que nous adresse le Réseau
Amap Ile-de-France
Cher·e·s membres du Réseau,
Le soleil pointe le bout de
nez mais vous n’êtes pas sans
savoir que ces dernières semaines ont été rythmées par des
pluies importantes
qui ont eu un impact sur la saison des paysan·ne·s, notamment
des
maraîcher·ère·s. Voici un petit tour d’horizon des difficultés
auxquelles les
maraîcher·ère·s ont pu être confrontés.
Plusieurs maraîchers ont
subi des inondations sur des planches en plein
champ et sous serre.
Un paysan a par exemple été touché par 65 mm en une heure, ce
qui a entraîné
une couche de 3 cm de boue sur les bâches tissées qu’il a fallu
retirer
manuellement (cf. photos ci-dessous). Ces inondations ont pu
anéantir des séries entières de légumes.
Les fortes pluies ont également causé un important retard sur
les planches
prêtes à être semées ou plantées. Avec une pluie quasiment
continue et des
périodes d’ensoleillement trop brèves, il faut parfois attendre
plusieurs
semaines pour que le sol ressuie et qu’il puisse être travaillé
ou planté à
nouveau. Ce sont souvent
les plantations
de légumes d’hiver qui ont dû être reportées : carottes,
betteraves,
choux, courges, poireaux... Lorsque le sol est détrempé, il est
impossible de
passer des outils attelés (planteuse, bineuse etc. que l’on
accroche au
tracteur) dans les champs : cela accentuerait le tassement du
sol, ce qui ne
permet pas le développement des cultures, mais favorise le
développement
d’adventices tels que chardon ou rumex !
De manière générale, les adventices, quant
à elles, ont su tirer profit de la quantité de pluie tombée ces
derniers jours
et prolifèrent. Au retard sur les plantations s’ajoute donc un
travail de
désherbage encore plus important.
La météo est également
favorable au développement de maladies, notamment le
mildiou, une maladie
causée par un champignon qui s’attaque aux pommes de terre, aux
tomates, aux
oignons… L’humidité apporte des maladies mais l’enchaînement humidité-chaleur est d’autant plus
dangereux. Dès
que les températures remonteront, le mildiou qui peut d’ores et
déjà être
présent en petite quantité sur certains légumes est susceptible
de se
développer à grande vitesse.
En résumé : des inondations
qui ont pu anéantir des
récoltes, une pluviométrie qui empêche le travail du sol et
entraîne du retard
sur les plantations, une pression accrue des adventices et un
risque
d’augmentation de certaines maladies…
Bien souvent, les
maraîcher·ère·s communiquent
d’eux·elles-mêmes sur les difficultés auxquelles ils·elles sont
confronté·e·s.
Il nous semble également important de communiquer en tant que
Réseau régional pour
insister sur le fait que le
problème
auquel est potentiellement confronté un·e maraicher·ère n’est
pas individuel,
et que cela ne remet pas en cause sa capacité de production.
Néanmoins, à
l’échelle de la région,
les conséquences
d’une mauvaise météo sont différentes d’une zone et d’une
ferme à une autre :
pour certaines maraîcher·ère·s, la saison est plutôt bonne.
Par ailleurs il est
important de garder en tête que les conséquences d’une
mauvaise météo ne se
font pas ressentir immédiatement. Le retard sur les
poireaux n’est pas
visible dès maintenant. Toutefois, dans quelques mois, si
ceux-ci ont un peu de
retard ou sont en faible quantité, la météo du mois de juin y
sera peut-être
pour quelque-chose…
Quoiqu’il en soit, pendant
ces épisodes climatiques inhabituels
et qui sont malheureusement voués à s’accentuer, le soutien des amapien·ne·s est de mise. Ce
soutien peut se
traduire directement par un atelier à la ferme pour aider au
désherbage,
combler le retard pris sur les plantations ou carrément enlever
la boue des
bâches. Cela signifie aussi faire preuve de compréhension et
diffuser
l'information, dès maintenant mais aussi cet hiver, aux
amapien·ne·s qui n'ont
pas nécessairement conscience de l'impact différé dans le temps
de la mauvaise
météo actuelle sur le contenu des paniers de cet hiver.